Si j'en crois plusieurs spécialistes de la fin 18ème, début 19, l'habit (ou le dolman, le gilet d'écurie) était parfaitement ajusté et s'enfilait comme un gant, avec des zones d'aisance qui ne correspondaient pas à celles de nos vêtements modernes.
Par exemple, une manche serrait bien aux biceps et à l'avant bras mais avait un arrondi très marqué au coude, et la couture de l'épaule était très haut au dessus de l'épaule qui entrait complètement dans cette manche.
Avec un habit fort ajusté, on n'a pas intérêt à se louper si on ne veut pas être gêné dans ses mouvements ou craquer la ravissante tenue richement galonnée qui aurait été réalisée à partir d'un patron approximatif par une charmante couturière, à prix d'or.
à contrario, être habillé dans un sac n'est guère esthétique.
La méthode que je vous propose est utilisable pour toute forme de vêtements et ma permis de faire de nombreux patrons de tenues ( historiques, d'Amazone pour ma femme et ses amies ((pas toujours jolies)), de vénerie etc....).
Je gage qu'elle doit paraitre évidente et bien connue pour certains d'entre vous, mais elle rendra peut-être service à d'autres....
on y va.
A) A partir d'un patron déjà existant. 1) Un patron de base. - on peut partir du "bon" patron d'un camarade que l'on aura allègrement soudoyé pour qu'il vous le prête. Inutile de prendre le gars le plus sexy du régiment, il vaut mieux qu'il ait le même gabarit que vous, de préférence plus grand que plus petit.
- Sinon, à partir d'une planche historique: Quadriller le dessin, comparer la hauteur avec celle de votre buste et établir un ratio selon la règle de 3 comme on nous l'a enseigné en classe. Il ne reste plus qu'à prendre une grande feuille de papier Krafft y reproduire le quadrillage agrandi selon le ratio trouvé, et refaire le patron à la bonne échelle.
Il va sans dire que l'on fait cela pour toutes les pièces du patron. et que l'on découpera toutes ces pièces. ( une seule manche suffit, en général, nos bras sont symétriques.
2) le vêtement à bâtir - prendre un vieux tissu moche dont on n'a que F....
de préférence un peu raide, les tissus mous se tordent et c'est plus difficile !
- dessiner soigneusement les contours des pièces du patron original avec un crayon à mine grasse ou une craie à tissu.
- découper chaque pièce très largement au delà des traits de couture que l'on vient de faire. (4\5 cm au moins pour ne pas manquer de tissu pour les ajustements.)
3) Montage ( et nombreux démontages)
- on assemble les pièces avec des épingles. Ces pièces sont placées l'une contre l'autre les traits de couture vers l'extérieur de chaque côté. Bien partir d'une extrémité, et ne pas trop espacer les épingles.
- premier essayage à l'envers évidement, surplus de tissu dehors. ( pas d'inquiétude, dans ce sens, ça ne pique pas! )
- c'est là que l'on ajuste les formes en déplaçant les épingles.
ATTENTION: lorsque l'on déplace une ligne de couture, rester toujours le plus parallèle possible, s'en écarter progressivement et y revenir de la même façon pour éviter les faux plis et les becs! toujours bien se caler sur les courbes originales.
- Une fois que l'on est bien, on fait une couture à points larges ( plus facile à démonter pour dernières corrections ) en suivant les nouvelles lignes sur les épingles.
4) derniers ajustements - Le vêtement à bâtir est maintenant monté, on l'enfile toujours à l'envers.
- ne pas oublier que l'on est sensé bouger: une culotte de cavalier, se mettre en position et tester tous les mouvements.
- pour les dernières corrections, on découd juste les longueurs nécessaires et on remet des épingles pour ajuster encore.
- lorsque les gênes sont occasionnées par les surplus de tissus, les réduire à la largeur normale d'un ourlet et pou finir, sur les courbes, un coup de ciseau perpendiculaire jusqu'à la couture!
5 ) Patron définitif - essayer une dernière fois dans le bon sens, coutures à l'intérieur.
- Découper maintenant le tissu en suivant exactement la couture finale .
- Il ne reste plus qu'à reporter les différentes pièces sur papier Krafft et vous avez votre patron sur mesure.
( ne vous contentez pas des pièces de tissu comme patron, c'est mou, ça se déforme : pas bien !)
B) A partir d'un vêtement. - sans aucun patron mais avec un vêtement original, on y arrive.
- disposer sur une table assez grande, un molleton ou plusieurs épaisseurs de tissu.
- positionner une grande feuille de papier Krafft que vous maintiendrez aux extrémités de façon à ce qu'elle ne bouge pas.
- disposer le vêtement bien a plat sur l'ensemble et piquez une épingle ou une aiguille longue à travers le tout, de façon à marquer le papier d'un pointillé qui se calque sur les coutures.
vous obtenez ainsi un premier patron papier!
pour les volumes, le tissu est disposé à plat et il vous manque un bout: Pas de problème, notez sur le papier et sur le vêtement (épingles) l'endroit ou vous êtes, et repartez de là pour faire la suite.
Et voilà, cette méthode est un peu fastidieuse mais permet normalement de se faire des patrons aux petits oignons.
AGE QUOD AGIS